~~La Chambre d’agriculture régionale consacre le mois de l’installation aux femmes.
Aline Lardellier a découvert sa vocation sur le tard. Aujourd’hui elle s’épanouit à 100 % aux commandes du Gaec des 4 vents. - Agence TARARE Aline Lardellier a découvert sa vocation sur le tard. Aujourd’hui elle s’épanouit à 100 % aux commandes du Gaec des 4 vents. - Agence TARARE Aline Cabaussel, aujourd’hui Lardellier, a rejoint le Gaec familial comme associée en 2011. Un pari audacieux au vu du contexte actuel, mais un pari réussi. Rencontre. Fille et sœur d'éleveurs, tout, ou presque, destinait Aline Cabaussel, aujourd'hui Lardellier, à devenir agricultrice. Et pourtant, lorsqu'elle se lance dans les études, c'est un chemin un peu différent qu'elle choisit. « Je n'ai jamais eu l'objectif de m'installer comme agricultrice, je voulais plutôt devenir technicienne agricole dans une OPA (Organisation professionnelle agricole) ou quelque chose du genre », confie la jeune femme. Après un baccalauréat général scientifique, Aline obtient un BTS spécialité agricole, production animale. Sa première expérience professionnelle, c'est dans une exploitation dans l'Ain qui élève des vaches, des chèvres et fait de la transformation qu'elle l'effectue. Puis l'envie de se rapprocher de chez elle, de sa famille, prend le dessus et c'est naturellement qu'elle revient du côté de Courzieux, là où ses parents et son frère gèrent le Gaec des 4 vents (*). « Mon père était appelé pour de nouvelles responsabilités professionnelles dans une coopérative. Le Gaec cherchait un salarié. Je suis devenue ce salarié, pendant un an. C'est seulement à ce moment-là que l'idée de m'installer m'est venue. » « Les gens consommeront toujours du lait. Je suis plutôt confiante » Sans aucun doute, Aline Lardellier a l'étoffe d'un futur chef d'entreprise. Ses parents n'ont d'ailleurs pas été surpris de sa volonté de rejoindre l'exploitation familiale. Petite dernière d'une fratrie de quatre enfants, Aline Lardellier a appris à se forger un vrai caractère aux côtés de ses trois grands frères. « J'avais envie de devenir associé dans le Gaec pour être mon propre patron. Lorsqu'on est salarié, on ne fait pas toujours ce qu'on veut. Je ne trouvais pas mon compte dans ce fonctionnement. » En 2011, lors de l'arrivée de la benjamine de la famille, l'opportunité de racheter une ferme à Montrottier se présente. De 80 hectares, l'exploitation passe à 150, et d'une production de 260.000 litres de lait en 2010, elle monte à 850.000 litres aujourd'hui. L'objectif final d'Aline était, à terme, de remplacer ses parents lorsqu'ils prendraient leur retraite. Chose faite depuis décembre 2015. Un mois plus tard, un nouvel associé, Laurent Morel, se joignait à l'équipe, avec 15 hectares de plus pour le Gaec. Désormais l'exploitation a trouvé son rythme de croisière après quatre années d'évolution constante. Et Aline Lardellier est comme un poisson dans l'eau. Des doutes face à la crise que traverse le monde agricole, à long terme, la jeune agricultrice n'en a aucun. « Les gens consommeront toujours du lait. Je suis plutôt confiante. » Quand à son statut de femme dans un monde d'hommes, elle a trouvé la clef du succès il y a déjà quelques années. « Il a fallu que je fasse mes preuves, c'est certain, peut-être plus qu'un homme, mais quand on a l'envie de réussir, que l'on est déterminée et que l'on a confiance en soit, on ne peut que réussir. » L'installation en solo était inconcevable pour la jeune agricultrice. Et pourtant, selon elle, il n'y a pas une tâche plus difficile à réaliser pour une femme que pour un homme. « Aujourd'hui il y a beaucoup plus de mécanisation qu'il y a 40 ans, cela aide beaucoup. Et puis lorsque l'homme va faire marcher ses muscles, une femme va faire marcher son cerveau et arrivera au même résultat, en forçant un peu moins. » Il est vrai que la vocation d'Aline Lardellier s'est déclenchée un peu sur le tard, mais le résultat n'en est pas moins positif. « Je suis pleinement satisfaite. J'aime la nature, j'aime les animaux, si c'était à refaire, je recommencerais sans hésitation. » Un chef d'entreprise comme un autre Et au milieu d'une vie professionnelle bien remplie, Aline Lardellier trouve le temps d'organiser sa vie personnelle. Mariée depuis peu, les enfants ne sont pas encore à l'ordre du jour, mais ils font partie des projets. « J'attaque le travail à 6 heures, je termine à 19 heures, j'ai les mêmes horaires qu'un autre chef d'entreprise. J'organise mon temps comme je le veux, et ça fonctionne. Quand on veut, on peut. » (*) Le Gaec des 4 vents produit du lait mais également des cerises. Actuellement il possède 120 vaches laitières et environ 100 génisses de renouvellement et quatre hectares de cerisiers sur les sites de Courzieux et Montrottier. Bio express : 2009. Titulaire d'un baccalauréat général scientifique et un BTS spécialité agricole, production animale, Aline Lardellier part travailler un an en tant qu'employée agricole dans l'Ain dans une exploitation qui élève des vaches et des chèvres et fait de la transformation. 2010. Après son expérience d'un an dans l'Ain, la jeune agricultrice devient salariée dans l'exploitation familiale, à Courzieux. 2011. L'opportunité de faire évoluer le Gaec des 4 vents se présente, Aline Lardellier s'installe avec son frère et ses parents. 2015. Les parents d'Aline prennent leur retraite. Un mois après, Laurent Morel devient le nouvel associé du Gaec des 4 vents avec Aline Lardellier et son frère. ~
~Sarah Douvizy sarah.douvizy@centrefrance.com